
Mardi 14 Octobre 2025
09 h - 10 h 30
Bordeaux
Visites d'opérations
Monument historique culminant à 114 mètres, la flèche Saint-Michel, 3ème plus haut clocher de France, fait l'objet d'un chantier de restauration inédit, nécessitant la construction d'un échafaudage monumental d'environ 700 tonnes, véritable prouesse technique.
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À L'ÉPREUVE DU TEMPS
Au fil des siècles, la flèche a subi de nombreuses épreuves : tremblement de terre et foudre à la fin du XVIIe siècle, ouragan au XVIIIe siècle, tempête de 1999... Ces catastrophes naturelles et intempéries répétées ont fragilisé l'ouvrage. Plusieurs fois endommagée et restaurée, la structure fait l'objet d'une surveillance accrue depuis une étude réalisée en 2009, qui a révélé d'importantes fissures.
« Les failles situées dans la partie basse se dilatent et se referment au rythme des cycles saisonniers, tandis que celles de la partie haute s'ouvrent de façon régulière et irrémédiable », explique Patrick Della-Libera, chargé du patrimoine monumental et mobilier à la direction générale des affaires culturelles de la Ville de Bordeaux.
Le monument, qui domine le quartier, est le fruit de plusieurs phases de construction et de restauration. De la crypte du XIIIe siècle à l'édification du clocher au XVe siècle par les maçons Lebas père et fils, dont les traces sont encore visibles dans les maçonneries intérieures, l'architecture a été largement transformée par la restauration de Paul Abadie au XIXe siècle. L'ensemble se compose d'un rez-de-chaussée et de quatre niveaux de plan hexagonal jusqu'à la base de la flèche, qui adopte une forme dodécagonale.
Les diagnostics récents, appuyés par des capteurs, ont mis en évidence un état de dégradation avancé : pierres altérées, corrosion des accroches métalliques de la croix sommitale, fissures structurelles affectant à la fois les parties basses et hautes. Face à ces dégradations, la tour-clocher demeure sous une vigilance constante afin de préserver ce témoin emblématique de l'histoire bordelaise.
Depuis 2022, la flèche fait l'objet d'une restauration essentielle, dont la fin est prévue pour mai 2026.
La première phase des travaux a été consacrée à la mise en sécurité de la flèche du clocher (entre 47 m et 114 m de hauteur), en particulier sur les parties les plus dégradées :
- nettoyage des parements, remplacement des pierres altérées, enlèvement des joints en ciment remplacés par un mortier de chaux ou de résine pour mieux résister aux agressions climatiques, notamment au soleil et au vent,
- installation de chaînages métalliques, restauration de la croix sommitale et consolidation des parements sur la maçonnerie de remplissage en partie basse.
- mise en conformité de l'installation du paratonnerre,
- protection des maçonneries contre les infiltrations d'eau,
- fermeture hermétique de la salle du deuxième niveau par l'installation de vitraux.
La deuxième phase des travaux porte sur l'amélioration de la circulation du public à l'intérieur de la flèche Saint-Michel et la restauration du carillon.
Tout au long de l'année, de nombreux artisans du patrimoine interviennent sur le chantier. Parmi eux, des tailleurs de pierre, des maçons, des ferronniers et des artisans verriers, dont l'expertise est essentielle à la préservation de ce patrimoine historique.
Le montant des travaux de restauration est de 11,6 millions d’euros TTC dont :
- 4,86 millions d’euros de la Ville de Bordeaux,
- 3,68 millions d’euros de l'Etat, au titre de la conservation du patrimoine (DRAC),
- 2,06 millions d’euros au titre de la Dotation de soutien à l'investissement,
- 1 million d’euros de la Région Nouvelle-Aquitaine.